Méthodes de protection
- En cours de culture
Aucune méthode de lutte ne permet de contrôler la verticilliose en cours de culture. Les traitements à base de fongicides appartenant à la famille des Carbamates dérives de l'acide carbamique et des benzimidazoles, préconisés sur d'autres cultures, ne sont pas applicables sur tabac, étant donné l'apparition tardive de la maladie, le coût que représenteraient de tels traitements et leur efficacité toute relative. De plus, aucun fongicide n'est actuellement homologué pour cet usage.
En fin de culture, Il est assez courant d'enfouir les résidus de culture dans le sol. Les tissus végétaux enterrés sont abondamment colonisés par Verticillium dahliae qui y produit de nombreux microsclérotes. L'élimination des plantes limite ce phénomène et contribue à réduire l'inoculum laissé dans les parcelles.
- Culture suivante
Les outils utilisés dans des parcelles contaminées doivent être bien nettoyés avant de servir dans d'autres parcelles encore saines. Il en est de même pour les roues des tracteurs. Un rinçage soigneux à l'eau de ce matériel suffit souvent à le débarrasser de la terre et de Verticillium dahliae.
Les rotations culturales empêchent ou retardent l'apparition de cette maladie. Pour être efficaces, elles doivent être suffisamment longues et ne pas faire intervenir des cultures sensibles comme la tomate, l'aubergine, la pomme de terre, le coton...(figure 1). La lutte contre certaines mauvaises herbes (figure 2) comme la morelle noire, l'amarante est à prendre en compte. Les monocotylédones et notamment les céréales ne semblent pas être affectées par ce champignon vasculaire.
Une désinfection du sol des pépinières par un fumigant comme la chloropicrine est parfois réalisée pour contrôler cette maladie. Cette mesure est rarement appliquée en plein champ. Dans ce cas, on peut se poser la question de son intérêt étant donné son prix de revient et son efficacité toute relative. La désinfection solaire du sol, préconisée pour lutter contre d'autres champignons du sol comme Thanatephorus cucumeris, Thielaviopsis basicola... permet de réduire l'incidence de Verticillium dahliae sur cotonnier. Il en est peut-être de même sur tabac. L'immersion des parcelles contaminées contribuerait à limiter le nombre de microsclérotes présents dans le sol, en réduisant la quantité d'oxygène disponible et en augmentant la quantité de CO2. Cette mesure ne semble pas modifier suffisamment l'incidence de la maladie qui ne nécessite que quelques propagules pour se développer dans une plante.
La solution la plus efficace consisterait à utiliser des variétés résistantes. Des différences de sensibilité variétale ont été observées chez Nicotiana. La variété néo-zélandaise Waimea possède en effet une résistance partielle de nature probablement polygénique. D'autres lignées V-1 et V-3, provenant du même pays, se sont avérées fortement résistantes vis-à-vis de la race 1 " tomate" de Verticillium dahliae qui sévit sur tabac de type Burley au Chili. La nature de cette résistance ne semble pas connue. Aucune autre espèce de Nicotiana ne paraît être résistante à ce champignon.