Biologie, épidémiologie
- Conservation et sources d'inoculum
Sclerotinia sclerotiorum peut se maintenir dans le sol plusieurs années grâce aux nombreux gros sclérotes qu'il produit sur les organes affectés (notamment dans la tige, figure 1) et/ou au mycélium présent dans les débris végétaux abandonnés sur les parcelles. De plus, c'est un champignon très polyphage que l'on peut trouver sur plus de 360 hôtes différents qui sont capables de le multiplier et de servir de sources d'inoculum. Parmi ces plantes, le tournesol, la luzerne, le soja, le colza, certaines cultures légumières, entrent parfois en rotation avec le tabac.
- Pénétration dans la plante et invasion de l'hôte
Les contaminations peuvent s'effectuer de deux façons, soit par l'intermédiaire du mycélium issu des sclérotes ; ce mode de contamination intervient au niveau et au contact du sol, par exemple dans les pépinières traditionnelles non désinfectées ; soit grâce aux ascospores libérées par les apothécies (figure 2) qui viennent se déposer sur le tabac. Ces spores germent et pénètrent les plantes soit par diverses blessures, soit directement à travers la cuticule et l'épiderme des tissus foliaires sénescents. Les corolles des fleurs contaminées assurent en tombant sur les feuilles beaucoup de contaminations foliaires ("dead-blossom leaf spot"). Pour que les infections se produisent, une période de 16 à 72 heures d'humidité est nécessaire. Par la suite, le champignon envahit rapidement les tissus qu'il fait pourrir en 48 heures environ. Sur et à l'intérieur des tissus, du mycélium et plusieurs sclérotes se forment.
- Dissémination du champignon
Des apothécies sont présentes dans la culture ou dans son environnement plus ou moins immédiat durant toute la saison. Ces organes assurent la reproduction sexuée du champignon. Elles se forment sur les sclérotes, en particulier lorsque les températures sont peu élevées et produisent des ascospores qui sont à l'origine de la dissémination de la maladie sur plusieurs centaines de mètres.
- Conditions favorables au développement du champignon
Ce champignon est capable de se développer à des températures comprises entre 5 et 30°C. Son optimum thermique se situe autour de 20°C. Il est favorisé par les périodes de temps humides et pluvieuses.
Les sols légers et riches en humus seraient plus propices à son développement. Il est très sensible au gaz carbonique ; cette propriété est à l'origine de sa localisation dans les touts premiers centimètres du sol.