Méthodes de protection
- En cours de culture
Il n'existe aucune méthode de lutte curative permettant de contrôler efficacement le virus de la mosaïque de la luzerne (Alfalfa mosaic virus, AMV) en cours de culture. Généralement, une plante infectée le restera toute sa vie, même si les symptômes ont parfois tendance à s'atténuer.
Si des attaques ont lieu en pépinière et qu'elles sont détectées précocement, les quelques plantes présentant des symptômes d'AMV seront rapidement éliminées (figure 1) et en aucun cas plantées ultérieurement.
Les traitements aphicides sont indispensables pour contrôler les populations de pucerons sur tabac. Malheureusement, ils sont bien souvent peu efficaces pour maîtriser les épidémies de virus. En effet, les pucerons vecteurs proviennent fréquemment de l'extérieur de la parcelle et transmettent le virus au cours de brèves piqûres, avant même que l'aphicide n'ait le temps d'agir. Par ailleurs, les difficultés rencontrées actuellement pour maîtriser les pucerons sur tabac, parfois liées à des phénomènes de résistance aux insecticides, ne contribuent pas à améliorer cette situation.
- Culture suivante
Il convient de mettre en oeuvre un ensemble de mesures qui auront pour but d'empêcher ou tout du moins de limiter au maximum l'introduction des virus et leur extension dans les parcelles de tabac.
Dans les pays où les contaminations sont très précoces, il convient de protéger les pépinières et les jeunes plants. Pour cela, on peut avoir recours à des agrotextiles (voiles non tissés, tissus maille...). La barrière mécanique ainsi créée retardera les contaminations.
Un désherbage soigneux des pépinières (figure 2), des parcelles et de leurs abords (bordures des haies et des chemins...) sera réalisé afin d'éliminer les sources de virus et/ou de vecteurs. Il faut éviter de mettre en place une culture de tabac à proximité de productions plus sensibles à l'AMV comme par exemple la luzerne, la tomate, l'épinard...
Il n'existe pas de variété résistante à ce virus. De nombreuses espèces de Nicotiana sont sensibles.
L'essor de la biologie moléculaire a ouvert des perspectives fabuleuses en matière de lutte contre les virus. Plusieurs stratégies ont été travaillées afin de contrôler le développement des virus dans les végétaux. Elles ont permis d'obtenir des plantes transformées comportant un gène d'origine virale codant par exemple pour la protéine capside, un ARN satellite, la réplicase virale... Si dans le cas de l'AMV de tels génotypes transformés ont été obtenus, aucun d'entre eux n'a été utilisé à grande échelle sur le terrain.