Biologie, épidémiologie
- Conservation, réservoirs à phytoplasmes
Le phytoplasme du bois noir se multiplie dans le phloème (tubes criblés) des plantes d'un grand nombre de plante sauvages ou cultivées. Les réservoirs sauvages sont les liserons, les orties ou les passerages, mais aussi des plantes cultivées comme la lavande et le lavandin. Les adultes qui s'envolent de ces plantes infectées transmettent le phytoplasme lors de la recherche de nourriture à de très nombreuses cultures comme la vigne, les solanées (tabac, tomate, aubergine, poivrons), le fraisier, la betterave sucrière, le maïs en Serbie et Hongrie, à l'endive, la lavande et les lavandins en France. La plupart de ces espèces sont des « culs-de-sac épidémiques » car, hormis la lavande, il n'y a pas d'acquisition du pathogène à partir de ces plantes. L'acquisition se fait par les larves issues des pontes estivales sur liserons, orties. Ces larves qui passent l'automne et l'hiver sur les racines des plantes infectées acquièrent le phytoplasme en se nourrissant de sève infectée. Seuls les adultes qui peuvent voler disséminent le phytoplasme de plante à plante.
- Transmission, dissémination
Le phytoplasme du bois noir est transmis l'été par son insecte vecteur selon le mode persistant, circulant et multipliant. Le vecteur se contamine à l'état larvaire en piquant pour se nourrir dans les vaisseaux du phloème d'une plante malade : c'est l'acquisition. Mais l'insecte n'est pas immédiatement infectieux, c'est seulement après une période de latence que l'infection des glandes salivaire se réalise et donc que l'insecte devient infectieux. Les phytoplasmes doivent ainsi effectuer un cycle dans ce dernier avant d'être à nouveau transmis. Ils circulent dans son corps en traversant tout d'abord la paroi de l'intestin, gagnent ensuite l'hémolymphe et, de là, atteignent divers organes (dont les glandes salivaires) où ils se multiplient. Lorsqu'ils atteignent les cellules sécrétrices salivaires, ils peuvent être injectés dans une nouvelle plante lors d'un repas de l'insecte. Après cette période d' « incubation », l'insecte infectieux le reste toute sa vie mais ne transmettra pas le phytoplasme à sa descendance.
L'insecte vecteur majeur du bois noir de la vigne est le cixide Hyalesthes obsoletus (photo, plus d'infos), mais d'autres vecteurs de la même famille comme Reptalus panzeri ou Pentastiridius leporinus le transmettent aussi au maïs et à la betterave. L'habitat de H. obsoletus est constitué essentiellement de plantes sauvages comme le liseron ou l'ortie. La maladie est également transmissible par le greffage de plants contaminés sur des plants sains.
- Facteurs favorables à son développement
Plusieurs paramètres influencent le développement du bois noir:
- le climat, qui influe sur la survie hivernale des larves;
- certaines méthodes culturales comme le greffage. En effet, l'utilisation des bois issus de vignes mères contaminées a été à l'origine de la transmission de la maladie à un nombre plus ou moins important de plants en pépinière et par la suite à de nouvelles exploitations;
- le cépage cultivé, par exemple le Cabernet Sauvignon, le Sauvignon et le Chardonnay sont très sensibles à la maladie.