Les chauves-souris

(Chiroptères)

 

Les chiroptères sont des mammifères capables d'un vol actif, grâce à leurs ailes formées d'une membrane de peau entre le corps, les pattes et les doigts.

Les espèces européennes de chauves-souris sont des prédateurs généralistes d'insectes. Ce sont des auxiliaires précieux car un individu est capable de manger en une seule nuit entre 1 500 et 3 000 insectes. Leur rôle en verger est connu depuis quelques temps, avec un effet sur la régulation naturelle des populations de carpocapses et de pyrales du pommier en régions tempérées, ainsi qu'en grandes cultures sur la pyrale du maïs, mais aussi sur la chenille processionnaire du pin en forêt. Toutefois, toutes les espèces de chiroptères n’ont pas le même bol alimentaire et ne s’attaquent pas aux mêmes insectes.

Il a été montré récemment que dans les vignobles bordelais et bourguignon, ces petits mammifères jouaient un rôle dans le contrôle biologique des tordeuses de la vigne (eudémis, pyrale, cochylis). Ces prédateurs consomment aussi des diptères et leur rôle dans la régulation de Drosophila suzukii peut être aussi intéressant.

La majorité des insectes adultes ravageurs de la vigne a une activité de vol nocturne comme le mode de chasse des chiroptères européens. La consommation de papillons ravageurs de la vigne a été étudiée via l'analyse de l'ADN des fèces des chauves-souris par des techniques de biologie moléculaire. Deux espèces consomment de l’eudémis : la pipistrelle commune et le petit rhinolophe. 

Les principales espèces de chauves-souris rencontrées au vignoble en France sont :

  • la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
  • la pipistrelle de Kuhl (P. kuhlii)
  • la pipistrelle pygmée (P. pygmaeus)
  • l'oreillard gris (Plecotus austriacus)
  • le petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
  • le vespertilion de Natterer (Myotis nattererii)
  • les grand et petit murins (Myotis myotis et M. blythii)
  • le minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii)
  • le noctule de Leisler (Nyctalus leislerii)
  • la sérotine commune (Eptesicus serotinus)

De fait de leur activité nocturne, ces mammifères doivent trouver un gite diurne. De même, les insectes n'étant pas actifs en hiver, les chauves souris doivent soit migrer, soit changer de régime alimentaire, soit entrer en léthargie et doivent alors trouver des gites tempérés souvent souterrains ou des abris (greniers, arbres creux, grottes). Après un accouplement en automne, les femelles mettent bas entre mi-mai et début juillet.

Les chauves-souris peuvent se diriger la nuit grâce à l'écholocation, c'est à dire en émettant des ultrasons dont ils captent la réflexion leur permettant ainsi de localiser leur proies ainsi que les obstacles.

 

Bibliographie

Papura D, Charbonnier Y, Rusch A, Inzirillo P, Sentenac G (2018) Chauves-souris prédatrices des tordeuses : c'est confirmé. Phytoma, 713, 46-51

Projet BATVITI - Activité de prédation des chauves-souris au vignoble (voir la présentation lors de la 5ème édition des Rencontres Viticoles d’Aquitaine)

Dernière modification : 11/10/2022
  • Auteur :
  • S Chamont (INRAe)
Chauve-souris-YC
Figure 1
Oreillard_Vigne_YC
Figure 2
Pipistrelle_communeYC
Figure 3