Forêt
Ophiostoma novo-ulmi
La graphiose de l'orme
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Position systématique : Champignon - Ascomycète - Ophiostomatale
Hôtes habituels : Ormes
Localisation sur l'hôte : Troncs, branches
Ophiostoma novo-ulmi est un champignon pathogène de l'orme originaire d'Asie et introduit au cours du XXe siècle en Europe. Il provoque une maladie vasculaire appelée graphiose. Véhiculé par un insecte vecteur, il est rapidement devenu invasif en Europe. Une 1ère épidémie causée par O. ulmi a eu lieu après la 1ère guerre mondiale, puis une seconde épidémie causée par O. novo-ulmi à partir des années 1970 encore plus dévastatrice.
- Biologie
Le mycélium du champignon envahit le système vasculaire de l’arbre, provoquant l’arrêt de l’alimentation en eau des parties supérieures et par suite le flétrissement des feuilles et le dessèchement des branches.
La maladie est inoculée à un arbre sain par des scolytes (Scolytus scolytus et S. multitriatus) porteurs de spores du champignon, au moment de morsures de nutrition à l’aisselle de rameaux. Après germination des spores, le mycélium envahit les vaisseaux du bois des branches et du tronc. Il progresse plus rapidement vers la cime que vers le collet. Lorsqu’il atteint les racines, les contacts racinaires avec des ormes voisins peuvent permettre la transmission de la maladie de proche en proche. L’arbre contaminé est affaibli, son tronc peut être alors colonisé par les scolytes. Le mycélium envahit les galeries et y fructifie. Les spores contaminent alors la génération de scolytes émergents qui pourront propager la maladie à d’autres ormes.
- Symptômes et éléments de diagnostic
- Flétrissement du feuillage plus ou moins soudain au printemps et en été.
- Desséchement des branches qui provoque un jaunissement du feuillage.
- Mortalité de branches et parfois de l’arbre entier.
- En section transversale des rameaux ou des branches : coloration du bois par plages limitées par les cernes.
- Ponctuations noirâtres des vaisseaux du bois au niveau de la zone de progression du champignon.
- Dégâts
L’épidémie de graphiose a éliminé une grande partie des ormes adultes en Europe, en forêt ou hors forêt. C'est une des maladies les plus dévastatrices du règne végétal. Il n'existe aucun moyen de lutte. La population a donc très fortement régressé mais l'orme n'a pas disparu dans les milieux naturels.
L'orme champêtre (Ulmus minor), l'orme lisse (U. laevis) et l'orme de montagne (U. glabra) sont tous sensibles. U. minor est le plus vulnérable, notamment en raison de sa forte appétence pour les scolytes.
La mise sur le marché d'ormes résistants à la graphiose qui sont des créations variétales par hybridation interspécifique entre ormes européens et ormes asiatiques donne un nouvel espoir pour le maintien d'ormes dans les haies, parcs et jardins et en alignement dans les zones urbanisés dont ils étaient un élément important dans certaines régions et villes. par exemple, Lutèce et Vada sont deux clones résistants de co-obtentions INRAE (France) et Alterra (Pays-Bas) largement plantés aujourd'hui en ville. En raison de leur clonalité, il n'est pas recommandé de les planter massivement en forêt.
Voir aussi :
Le retour des ormes dans les villes françaises. J. Pinon, RFF 74, 2023.