La production intégrée
La démarche proposée dans ce guide se situe dans le cadre de la production intégrée, l’objectif étant de réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les systèmes de culture sans dégrader les autres composantes du système.
La production intégrée a été définie en 1973 par l’OILB-SROP comme étant «un système agricole de production d’aliments et d’autres produits de haute qualité qui utilise des ressources et des mécanismes de régulation naturels pour remplacer des apports dommageables à l’environnement et qui assure à long terme une agriculture viable.»
Cette définition met en évidence que le concept de production intégrée va au-delà de celui de protection intégrée. La protection des cultures n’est en effet qu’un élément de la production. Cependant, pour concevoir un système de culture en accord avec la production intégrée, les principes de la protection intégrée doivent être mis en oeuvre et ajustés en fonction des particularités pédoclimatiques du système. L’idée est de combiner des leviers de surveillance, de prévention et de protection des légumes contre les bio-agresseurs.
Une surveillance rigoureuse et régulière permet de détecter la présence et de suivre l’évolution des bio-agresseurs et des auxiliaires afin de prendre, le cas échéant, les bonnes décisions. La prévention (ou prophylaxie) doit être envisagée dès la conception du système. En effet, l’objectif est de se rapprocher le plus possible d’un système qui compterait suffisamment de facteurs de régulation des bio-agresseurs et de résilience à leurs effets pour éviter le recours à la protection.
La protection chimique reste mobilisable, mais les protections physiques, biologiques, génétiques… sont prioritaires. Il est important que les principes de la protection intégrée soient appliqués sur l’ensemble du système de culture, mais également en amont (pépinière) afin d’intégrer dans le système du matériel végétal indemne de bio-agresseurs.
La protection intégrée prend donc en compte le cycle complet de chaque bio-agresseur, l’ensemble des bio-agresseurs de chaque culture, l’ensemble des cultures de la succession et tous les éléments de gestion de l’agrosystème, y compris les parties non cultivées (Ricci et al., 2011). Il est donc important de réfléchir à la protection des cultures en considérant de manière globale le système de culture.