Matsucoccus feytaudi

 La cochenille du pin maritime

Position systématique : Insecte - Homoptère - Margarodidé
Hôtes habituels : Pins maritimes
Localisation sur l'hôte : Troncs, grosses branches

• Biologie

Les adultes apparaissent fin janvier (femelles aptères, mâles ailés).

L'éclosion des oeufs, fin mars, donne des larves mobiles (250 à 300 par femelle, de longueur de 200 à 300 microns sans les pièces buccales), qui vont se fixer au fond des anfractuosités de l'écorce, implantant pour se nourrir leur stylet (pièces buccales suceuses) dans le liber. Apparition des larves de 2ème stade (apodes et secrétant des filaments de soie blanche) qui, après un arrêt de développement de juin à août, reprendront en hiver leur cycle pour donner des adultes fin janvier.

• Symptômes et éléments de diagnostic

- Sur les pousses :

bouquet d'aiguilles d'une extrémité des pousses jaunissantes
au niveau des écailles de la base de la pousse, zone interne du liber plus ou moins translucide ou d'aspect graineux (visible sur une coupe longitudinale)
petits grains noirâtres de 1 à 2 mm entre les écailles de la base des pousses de l'année ou des années précédentes.

- Sur le tronc :

filaments cireux couvrant comme d'une sorte de coton hydrophile les nymphes mâles et les oeufs dans les anfractuosités de l'écorce

petits grains noirâtres en files plus ou moins importantes au fond des fissures de l'écorce.

• Dégâts

Dans la plupart des cas, Matsucoccus feytaudi ne provoque que peu ou pas de mortalités, mais l'affaiblissement des arbres est très propice à l'attaque du pissode du pin (Pissodes notatus) qui conduit à la mort.

Sur la zone côtière, on observe également des attaques de l'hylésine du Pin (Tomicus spp.).

Observée pour la première fois dans les environs de Gassin et de Bormes-les-Mimosas (Var) en 1958, la pullulation de cette cochenille est à l'origine de la destruction ou de l'exploitation du pin maritime sur 120 000 ha en moins de vingt ans. En Corse plusieurs milliers d'hectares sont également dépérissants.

Facteurs de sensibilité:

- Le climat du Sud-Est de la France et une particulière réceptivité des provenances locales de pin maritime expliquent l'intense multiplication de la cochenille dès son introduction dans une région où elle était absente. Observée dans les Landes dès 1838, elle n'y a jamais fait de dégâts. Elle n'a jamais encore été repérée dans le Ventoux, dans les Corbières. Elle est, par contre, en extension en Italie et depuis le milieu des années 1990, elle a été introduite en Corse où elle s'étend largement depuis.

- Les régénérations naturelles de pin maritime sont vulnérables dès qu'elles arrivent à un âge où le rhytidome se craquelle, quoique les peuplements situés à une altitude supérieure à 400-450 mètres, en exposition Nord ou Est, semblent dans un état satisfaisant.