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Méthodes de protection

 
L'anthracnose ne nécessite normalement pas en France de traitements fongicides spécifiques sur courgette, et à un moindre degré sur courges. Cette maladie n'est normalement pas dommageable sur ces cucurbitacées. De plus, les traitements anti-oïdium réalisés sur la culture suffisent à limiter le développement du champignon responsable. Si ce n'est pas le cas, nous vous conseillons de suivre les mesures suivantes.
 
  • En cours de culture

 

Si des symptômes de Colletotrichum orbiculare sont observés sur des jeunes fruits, voire d'autres organes aériens, des pulvérisations de fongicides doivent être réalisées. Plusieurs matières actives ou associations de matières actives* sont homologuées pour un usage « anthracnose » sur courgette en France  (e-phy). Notons que les applications devront être renouvelées tous les 10 jours et après chaque pluie. Leur efficacité est parfois limitée car il est souvent difficile d’atteindre le champignon sur les fruits.

Il convient d'éviter les irrigations par aspersion. Si elles sont indispensables, elles seront réalisées le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée. Si les attaques interviennent sous abris, ce qui est plutôt rare, il est souhaitable de les aérer et les ventiler.

Quelque soit la localisation de la parcelle touchée, les ouvriers ne doivent pas travailler dans celle-ci si la végétation est mouillée. De plus, les plantes très affectées et surtout les fruits malades doivent être sortis de la culture et détruits. En fin de culture, les résidus de culture seront aussi éliminés de la culture et détruits. Notons qu’un labour profond est préconisé dans les jours qui suivent la récolte afin d’enfouir les débris restants, et donc de réduire à terme le taux en inoculum du sol. Notons que cette dernière mesure doit être combinée avec une rotation culturale.

  • Culture suivante

 

L’anthracnose ne nécessite normalement pas dans notre pays de mesures préventives particulières. Dans les parcelles déjà affectées et dans les pays où elle est encore un facteur limitant de production, nous proposons de suivre les mesures suivantes :
- ne pas utiliser des graines contaminées prélevées sur des fruits infectés et produire ces dernières dans des zones de cultures indemnes d’anthracnose. Signalons que des traitements de fruits de christophine à l’eau chaude à 51°C et avec un  produit chloré à 1,5 % pendant 30 sec permettent d’inhiber le développement de C. orbiculare ;
- instaurer des rotations culturales n’impliquant pas de cucurbitacées durant au moins une année. Cette mesure n’est pas difficile à mettre en œuvre car C. orbiculare est relativement spécifique à cette famille botanique ;
- assurer un bon drainage aux parcelles cultivées ;
- détruire les cucurbitacées spontanées hébergeant parfois ce champignon dans la culture ou à proximité ;
- mettre en place, essentiellement dans les parcelles et dans les zones de production particulièrement atteintes, une protection fongicide préventive assez tôt (e-phy). Les traitements seront renouvelés tous les 10 jours et après chaque pluie importante ;
- éviter l’irrigation par aspersion, lui préférer l’apport localisé d’eau, et ne pas intervenir dans la parcelle lorsque les plantes sont mouillées.

Si l’on s’intéresse à la sensibilité des cucurbitacées à l’anthracnose, elles ne semblent pas toutes présenter la même réceptivité. Ainsi, la plupart des espèces sauvages (Luffa acutangula, Lagenaria siceraria, Benincasa hispida, Momordica charantia) seraient moins sensibles que les espèces cultivées. Cucurbita ecuadorensis et Cucurbita lundelliana présenteraient une bonne résistance. Cucumis anguria (concombre des Antilles) et Cucurbita martinezii (citrouille) serait sensibles. Soulignons que ces différences de comportement ont été observées dans des contextes variés, faisant intervenir certainement des souches présentant des virulences différentes. Ces informations doivent donc être utilisées avec le recul qu’il se doit.
La résistance à C. orbiculare a surtout été travaillée chez le concombre et la pastèque en Chine, aux États-Unis (Caroline du Nord), en Pologne, en Bulgarie notamment. Les différentes variétés commercialisées ne présentent pas toutes le même niveau de résistance. Si les conditions climatiques sont favorables à C. orbiculare, des attaques plus ou moins graves peuvent être constatées. Notons qu’il semble difficile de travailler la résistance à l’anthracnose chez le melon. Du matériel résistant a tout de même été décrit en Chine sur melon et melon amer.
Ajoutons que le melon oriental, la courge et la citrouille notamment seraient moins sensibles.

Quelques bio-pesticides ont été expérimentés sur l’anthracnose des cucurbitacées in vitro et au champ dans plusieurs pays du monde, ceci avec plus ou moins de succès : Trichoderma viride, Streptomyces sp., Streptomyces roseoflavus... Il en a été de même pour divers extraits de plantes : Azadirachta indica (margousier ou neem), Carya cathayensis, Asarum sieboldii, Anemarrhena asphodeloides (Zhi mu)...

Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 29/08/2013
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)