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Biologie, épidémiologie

  • Conservation, sources d'inoculum

 

Colletotrichum orbiculare se conserve durant l'hiver dans le sol, en particulier sur les débris végétaux, ou à partir de fumiers à paille persistant jusqu'à 5 années sur ces derniers. Les masses stromatiques (figure 1), qu'il forme sur les fruits, représentent une forme de conservation certaine.

De plus, c'est un champignon dit séminicole car il peut se maintenir aussi sur les graines qui se contaminent lors de leur extraction à partir de fruits infectés.

Ajoutons qu'il se conserve probablement sur diverses cucurbitacées cultivées ou sauvages dans les régions où les conditions climatiques permettent leur développement toute l'année. Il a été signalée sur : calebasse, citrouille, concombre, courge, courge spaghetti, courgette, christophine, giraumon, margose, melon, pastèque, pâtisson, potiron , Luffa spp., Momordica charantia ...

  • Pénétration et invasion

 

Les conidies de C. orbiculare germent à la surface des organes végétaux pollués, et forment un appressorium, à l'extrémité du court tube germinatif, qui lui permet de se fixer et de pénétrer directement les tissus. Notons que la production de mélanine par ce champignon serait essentielle à sa pénétration dans la plante hôte. Par la suite, le mycélium, principalement intracellulaire, envahit les tissus. L'invasion a lieu en approximativement 72 heures après l'arrivée de spores sur les organes végétaux, et les premiers symptômes apparaissent en moins d'une semaine après l'infection.

  • Sporulation et dissémination

 

Comme nous l'avons précisé précédemment, C. orbiculare produit en cinq jours environ, si les conditions climatiques le permettent, des acervules (figures 2 et 3) sur les lésions foliaires ou sur celles localisées sur les tiges et les fruits. Ces structures, matérialisant sa reproduction asexuées, génèrent d'abondantes conidies (13-19 x 4-6 µm) (figure 4) regroupées sous la forme d'un mucus qui sont disséminées de différentes façons :
- par l'eau et les éclaboussures d'eau survenant à la suite de pluies, de ruissellements, de condensations, ou d'irrigations par aspersion ;
- par le vent transportant notamment les fines gouttelettes d'eau. Ainsi, la maladie se propage souvent rapidement au cours de gros orages venteux ;
- par les ouvriers durant les opérations culturales et les outils agricoles ;
- par certains insectes.

Notons que les graines contaminées contribuent également à la dissémination de cette maladie, et parfois sur de longues distances.

La forme parfaite ou téléomorphe de ce champignon est rarement observée dans la nature.

 

  • Conditions favorables à son développement

 

L'’humidité surtout, la température à un moindre degré, influencent les épidémies d'anthracnose sur cucurbitacées.

Les contaminations ont souvent lieu à la suite de périodes humides, à la faveur des pluies et d'irrigations par aspersion. Elles s'effectuent par exemple en 24 heures à 100% d'humidité et pour des températures comprises entre 19 et 24°C. Notons que les spores germent à des températures comprises entre 5 et 30°C, elles résistent mal à la dessiccation une fois disséminées. L'appressorium est au contraire très résistant. De plus, la fréquence des infections croit proportionnellement avec la durée d'humidité des feuilles, ceci quelque soit la température. La température optimale d'infection se situerait entre 21 et 24°C.

Quelques études réalisées dans divers pays complètent ces données notamment :
- en Chine, l'anthracnose se manifesterait surtout entre 20 et 30°C, et son extension serait réduite à une température de l'air inférieure à 20°C. Les conditions optimales sont des températures comprises entre 25-30°C, plus 50 mm de précipitations et une humidité relative supérieure à 80 % ;
- en Inde, durant la période des moussons, les taux d'infection seraient maximum à des températures comprises entre 25 et 32°C, et une humidité relative supérieure à 90 % le matin et de 80 % le soir, associée à des précipitations.

Dernière modification : 29/08/2013
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)
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Figure 1
Colletotrichum5
Figure 2
Colletotrichum
Figure 3
Colletotrichum6
Figure 4