Choanephora cucurbitacearum

Pourriture à Choanephora

 

 Généralités

  • Champignon opportuniste parasite de faiblesse signalé dans de nombreux pays répartis en zones tropicales à subtropicales, voire équatoriales : Asie (Chine, Inde, Indonésie, Corée, Pakistan), Afrique (Benin, Congo, Ghana, Guinée, Kenya, Malawi, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Égypte), plusieurs états des États-Unis, en Amérique centrale et aux Caraïbes, en Amérique du sud (Brésil, Paraguay, Colombie, Pérou, Venezuela) et en Océanie (Australie, Polynésie française, Nouvelle Calédonie).
  • Semble occuper la place de Botrytis cinerea en zones tropicales et adopter un comportement parasitaire comparable sur les légumes ; B. cinerea étant ponctuellement observé en altitude dans certains pays tropicaux.
  • Extrêmement polyphage, susceptible de se développer sur une grande diversité d'hôtes : nombreuses Cucurbitacées (pastèque, courgette, diverses courges, citrouille, éponge végétale, etc.) ; piment, aubergine, radis, chou-fleur, haricot, pois, épinard, pomme de terre, mais aussi l'igname, la patate douce, le gombo, et divers autres végétaux cultivés ou non, comme l'amarante, le niébé, l'hibiscus, le figuier, le cotonnier, le papayer, le haricot kilomètre (Vigna sinensis), le haricot mungo (Vigna radiata), le sorgho, le manioc, etc.
  • Observé en plein champ comme sous abris ou ses dégâts peuvent être parfois considérables.
  • Organes attaqués :  feuilles, fleurs, fruits, tiges
  • Symptômes :
    • Colonisation des pétales sénescents et destruction de fleurs entières qui pourrissent, brunissent voire noircissent.
    • Avortement des jeunes fruits ; lésions humides sur fruits (s'initiant à partir de sépales sénescents ou de restants de pièces florales, de blessures) évoluant rapidement vers une pourriture humide et molle (figures 1 et 2 - aubergine) (figures 6 et 7 - piment).
    • Lésions humides, vert sombre à brunes, sur tiges (du cortex en particulier) à l'origine de flétrissements et dessèchements foliaires.
    • Altérations humides sur folioles et sur feuilles évoluant en pourriture (figures 3 à 5 - aubergine) (figure 8 - piment).
    • Pourriture et destruction des jeunes pousses.
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  • Signes : une moisissure noirâtre et aérienne recouvre plus ou moins les tissus pourris. Des fructifications en forme de minuscules têtes épingle noires sont visibles.
  • Confusions possibles : pourritures à Mucorales (RhizopusMucor), Botrytis 

Biologie

  • Conservation : Aptitudes saprophytiques élevées, arsenal enzymatique important lui permettant de dégrader un grand nombre de substrats, de débris végétaux, et de se maintenir dans les sols d'une année à l'autre. Ses chlamydospores et ses zygospores lui permettent en particulier de se pérenniser.
  • Infection : s'installe sur les plantes en particulier à partir des organes floraux sénescents (corolles flétries, étamines, pistils), mais aussi via diverses blessures (brûlure solaire, nécrose apicale, coulure, piqûres d'insectes, chocs divers, etc.), et dans la zone de contact des organes avec le sol. Par la suite, il envahit activement et rapidement les tissus.
  • Sporulation : elle est rapide sur les organes pourris avec production de sporocystes portant de nombreuses spores (figures 1 à 4).
  • Dissémination : les spores sont dispersées par le vent et les courants d'air, la pluie, et les éclaboussures liées aux pluies et à l'irrigation par aspersion. Notons que les insectes pollinisateurs notamment peuvent transmettre les spores d'une fleur à l'autre.
  • Conditions favorables : apprécie les climats chauds et humides et se développe particulièrement bien à des températures égales ou supérieures à 25°C. Les symptômes près ou sur le sol sont plus vulnérables.

Protection

  • Bien drainer le sol de la parcelle afin d'éviter la formation de flaques d'eau.
  • Orienter les rangs de plantation dans le sens des vents dominants afin que le couvert végétal soit bien aéré.
  • Mettre en place un paillage afin d'éviter que les fruits entrent en contact avec le sol.
  • Gérer au mieux les irrigations afin qu'elles soient régulières et jamais excessives.
  • Eviter les irrigations par aspersion, sinon les réaliser en début ou en cours de journée afin de permettre aux plantes de ressuyer rapidement.
  • Maîtriser les autres maladies et déprédateurs car ils sont à l'origine de blessures, de nécroses tissulaires propices à l'installation de C. cucurbitarum.
  • Sous abris, il est impératif de réduire l'humidité ambiante en les aérant au maximum.
  • Eliminer en cours et en fin de culture les fleurs, fruits et autres organes malades plus ou moins pourris, ne pas les abandonner sur le sol.
  • Eviter de blesser les fruits et de les récolter à maturité avancée.
Dernière modification : 17/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
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Figure 5
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Figure 6
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Figure 7
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Figure 8