Stemphylium spp.
Stemphyliose des Solanacées
Généralités
- Champignons différemment répartis dans le monde ; maladie particulièrement grave dans les zones de production tropicales et subtropicales humides, très présente dans les DROM-COM.
- Champignons très spécifiques des organes aériens des Solanacées, essentiellement foliaires.
- Plusieurs espèces responsables de symptômes identiques chez les Solanacées : S. solani G.F. Weber, (1930) (figures 1 et 2), S. lycopersici (Enjoji) W. Yamam., (1960) (syn. S floridanum C.I. Hannon & G.F. Weber, (1955) (figures 3 à 5) ; S. botryosum f. sp. lycopersici Rotem, Y. Cohen & I. Wahl, (1966) (anamorphe Pleospora herbarum (Pers.) Rabenh., (1854) ; S. vesicarium (Wallr.) E.G. Simmons, (1969) (syn. Pleospora allii (Rabenh.) (figures 6 à 8). Ces. & De Not., (1863) ; S. botryosum Sacc., (1886). S. solani et S. floridanum seraient plutôt inféodés aux régions tropicales, tandis que S. botryosum f. sp. lycopersici et S. vesicarium se rencontreraient préférentiellement dans les zones plus au nord.
- Maladie plutôt observée en plein champ, parfois sous abris.
- Organes attaqués : feuilles, tiges.
- Symptômes :
- Initialement, petites lésions chlorotiques circulaires à allongées (figure 1).
- Par la suite, les taches s'étendent, brunissent, et se nécrosent progressivement. Un liseré brun rougeâtre les ceinture. Leur diamètre peut être supérieur à 1 cm.
- Le centre des taches s'éclaircit prenant progressivement une teinte grise à blanchâtre (figures 2 et 3), et présente parfois des motifs concentriques conférant à celles-ci une apparence dites en "oeil grenouille". Un halo jaune est parfois visible.
- Des lésions comparables, mais allongées sont parfois visibles sur les pétioles et la tige.
- Les tissus dégradés sèchent, se fendent et finissent par tomber ; le limbe est ainsi partiellement criblé (figure 4).
- Les feuilles fortement affectées jaunissent, flétrissent, et peuvent chuter.
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- Signes : les fructifications du champignon parsement les lésions, leur conférant parfois une teinte légèrement gris claire.
- Confusions possibles : rares
Biologie
- Conservation : aisée d'une saison à l'autre sur et dans le sol, sur divers débris végétaux (folioles, tiges, pièces florales sénescentes) des Solanacées et de nombreux hôtes alternatifs, cultivés ou non. S. solani et, à un moindre degré, S. floridanum sont capables d'attaquer plusieurs solanacées cultivées (aubergine, poivron) ou sauvages (Solanum carolinense, S. lycocarpum). Notons que les souches de S. solani affectant le coton sont agressives sur tomate, pomme de terre et lupin bleu au Brésil. S. floridanum est décrit sur Allium, carthame, glaïeul et chrysanthème. S. vesicarium et S. botryosum f. sp. lycopersici peuvent aussi compter sur leurs périthèces (issus de leur reproduction sexuée) pour se conserver d'une saison à l'autre, leurs ascospores pouvant assurer les contaminations primaires.
- Infection : pénètrent leurs hôtes directement à travers la cuticule ou par l'intermédiaire de diverses blessures. Envahissement rapide des tissus grâce à leur mycélium, des taches étant déjà visibles 5 jours après les premières contaminations.
- Sporulation : forment des conidiophores et des conidies visibles à la face inférieure du limbe.
- Dissémination : par les conidies surtout par le vent, les courants d'air, mais aussi par les éclaboussures d'eau consécutives aux pluies ou aux irrigations par aspersion. Rappelons que les plants peuvent transmettre la maladie si des infections ont lieu en pépinière.
- Conditions favorables : favorisés par des conditions climatiques humides, en particulier la présence d'eau sur les plantes (pluies, rosée, aspersions, condensations dans les serres) et par des températures élevées. Leurs optima thermiques se situent entre 23 et 27°C, selon l'espèce.
Protection
- Utiliser des variétés résistantes si possible.
- Mettre en place des plants sains : contrôler leur qualité.
- Eviter de planter des cultures à proximité d’autres cultures sensibles (tomate ou poivron ou aubergine).
- Eliminer les mauvaises herbes pouvant servir d’hôtes intermédiaires.
- Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
- Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
- Effeuiller les parties basses des plantes afin d'éliminer les premières feuilles affectées et améliorer l'aération du couvert végétal.
- Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
- Sous abris, aérer au maximum.
- Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
- Eliminer assez rapidement les résidus végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits.
- Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy).