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Méthodes de protection
 

  • En cours de culture 

Si vous êtes confrontés à des attaques de Thanatephorus cucumeris (ex. Rhizoctonia solani) en pépinière, nous vous conseillons d'éliminer les plants malades et ceux à proximité. Si vous avez quelques doutes, vous pouvez réaliser un traitement fongicide localisé au niveau des foyers avec une des matières actives réputées efficaces sur ce champignon. Actuellement, aucun fongicide* n'est autorisé pour cet usage sur tomate en France (e-phy).

Il convient aussi de maîtriser au maximum le climat afin d'éviter les excès d'humidité et de température. L'irrigation des plants sera optimale. Elle ne devra pas être excessive et permettra un bon ressuyage du substrat.

Les attaques sur plantes adultes ne sont jamais dommageables et ne nécessitent donc pas de mesures particulières.

Dans tous les cas, les débris végétaux et les plantes malades seront éliminés en cours et en fin de culture.

  • Culture suivante

Pour éviter d'introduire ce champignon parasite dans votre exploitation, il sera indispensable d'utiliser un substrat sain et des plants de qualité. Les plants produits en minimottes ou sur d'autres substrats ne seront pas posés à même le sol, tout particulièrement si celui-ci n'a pas été désinfecté ; un film plastique devra les isoler.

Dans les sols fortement contaminés, une désinfection du sol avec un fumigant pourra être envisagée (e-phy). Les matières actives classiquement employées (métam-sodium, dazomet) et la vapeur sont efficaces à l'égard de T. cucumeris. Il conviendra d'être particulièrement vigilant pour éviter la réinfection des sols après traitement. Signalons que l'association de métam-sodium et de formol s'est avérée très performante pour contrôler les attaques telluriques de T. cucumeris, mais aussi de Fusarium oxysporum f. sp. radicis-lycopersici et de Verticillium dahliae.

Dans les zones de production où elle est envisageable, une désinfection solaire du sol (solarisation) sera réalisée. Des résultats assez spectaculaires ont été enregistrés notamment dans certains pays méditerranéens : le sol à désinfecter est soigneusement préparé et humidifié, puis recouvert avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d'épaisseur maintenu en place au moins un mois à une période très ensoleillée de l'année. Cette méthode économique, efficace, permet de se débarrasser de ce champignon colonisateur superficiel du sol.

Bien entendu, les mesures agroculturales préconisées précédemment en cours de culture devront être mises en oeuvre. De plus, les sols lourds et humides seront drainés et on réalisera un labour avant plantation afin d'enfouir une partie des sclérotes qui sont plus rapidement détruits en profondeur. Des rotations culturales pourront être effectuées avec des céréales, du maïs doux, des graminées fourragères et des oignons. On plantera les tomates sur des buttes et elles seront tuteurées. On paillera le sol afin d'éviter que les organes de la tomate (en particulier les fruits) ne soient en contact avec le sol et l'eau parfois présente en surface. En outre, cela favorisera dans certains cas une meilleure aération du collet des plantes et de la végétation. La fertilisation devra être équilibrée, en aucun cas trop faible en azote.

Il n'existe pas actuellement de variété résistante. Des travaux de sélection sont en cours afin d'obtenir des variétés à fruits résistants.

Plusieurs micro-organismes antagonistes ont été expérimentés pour contrôler T. cucumeris : Bacillus lentimorbus, B. subtilis, Burkholderia cepiacea, Pseudomonas aeruginosa, P. fluorescens, Streptomyces sp., Paenibacillus lentimorbus, Pochonia chlamydosporia, Chaetomium globosum, Glomus mosseae, Tolypocladium niveum, Trichoderma viride, T. harzianum, T. koningii Bien que prometteuse dans certains cas, l'utilisation de ces micro-organismes n'est pas encore suffisamment fiable pour pouvoir les préconiser sur le terrain.

Signalons aussi d'autres solutions non conventionnelles ayant révélé quelques potentialités à l'égard de ce champignon : des amendements à base d'Azadirachta indica notamment, des huiles essentielles de Callistemon lanceolatus et d'Ocimum canum, des antioxydants.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)