Cochenilles
Les cochenilles (scale insects) sont des insectes piqueurs suceurs appartenant à l'ordre des Hémiptères et à la superfamille des Coccoïdés. La tomate est surtout affectée par quelques cochenilles farineuses appartenant à la famille des Pseudococcidés. Les cochenilles de cette famille sont dépourvues de bouclier corné (sorte de carapace), et le corps est généralement recouvert d'une sécrétion farineuse blanche. Elles possèdent aussi des filaments cireux latéraux bien visibles à la périphérie du corps, et une sécrétion cotonneuse contenant les oeufs peut parfois être remarquée à l'extrémité de l'abdomen. Nous nous intéresserons ici surtout à Pseudococcus viburni (Signoret) (syn. Pseudococcus affinis [Maskell]) qui a été introduit aux Pays-Bas, début 1990, et a commencé à être observé en France à partir de 1997. Cette cochenille farineuse se rencontre maintenant dans un nombre non négligeable d'abris répartis dans plusieurs régions de production françaises.
- Nature des dégâts
La croissance des plantes est réduite à cause des nombreuses piqûres et succions alimentaires exercées par les larves et les femelles présentes, surtout sur la tige. Du miellat et de la Fumagine recouvrent la surface des organes aériens de la tomate (figures 1 à 3). La fumagine, en réduisant la photosynthèse et la respiration, est à l'origine de jaunissements et d'altérations foliaires. Elle souille aussi les fruits ou altère leur coloration, les rendant non commercialisables (figure 3).
- Biologie
P. viburni présente plusieurs stades de développement : oeuf, 3 stades larvaires, et adulte (figure 4).
- Formes de conservation et/ou hôtes alternatifs : P. viburni supporte assez bien le froid et passe l'hiver à l'état de nymphe non diapausante dans le sol. Elle peut se maintenir sur d'autres hôtes alternatifs, notamment sur pomme de terre, pommier, citronnier, vigne.
- Stades de développement : les oeufs (figure 4-1) sont pondus à l'intérieur d'un ovisac cireux blanc. Après éclosion, les larves du premier stade (figure 4-2) se dispersent sur les plantes infestées. Après le deuxième stade larvaire (figure 4-3), cet insecte va former deux fausses nymphes successives dans lesquelles les mâles subiront une métamorphose. Ceux-ci ont l'aspect de petits moucherons ailés, dont la vie est éphémère. Les femelles (figure 4-4) (figures 5 et 6), mesurant 4 mm de long, ne subissent pas de métamorphose et ne change donc pas de forme. La coloration rosâtre de leur corps est masquée par de la cire farineuse blanche.
- Dispersion dans la culture : cette cochenille est principalement disséminée par le matériel végétal. Les ouvriers au cours des opérations culturales, les animaux contribuent à sa dispersion.
- Conditions favorables de développement : P. viburni semble avoir trouvé en France, dans les serres, des conditions tout à fait favorables à son développement.
- Méthodes de protection
Plusieurs méthodes de protection sont préconisées pour contrôler le développement des cochenilles sur la tomate en France :
- traiter les plantes avant arrachage en présence de populations élevées de ravageurs ;
- enlever et détruire les débris végétaux et les résidus de culture ;
- lessiver à l'eau et traiter les parois des abris, les poteaux, les allées bétonnées avec un insecticide ou un acaricide de contact ;
- désinfecter le matériel utilisé en serre (système goutte-à-goutte, caisses...) ;
- désinfecter le substrat réutilisé ou le sol.
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