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Phytophthora spp. (Pourritures racinaires et basales)


Plusieurs espèces de Phytophthora peuvent sévir sur tomate (damping-off, Phytophthora root rot) en occasionnant des symptômes sur Les racines et le collet, parfois sur Le feuillageet sur Les fruits au contact du sol.

Les contaminations racinaires ont fréquemment lieu précocement, souvent en pépinière ou après plantation, aussi bien en sol qu'en hors-sol. Elles sont à l'origine de symptômes qui se manifestent avant ceux provoqués par les autres agents de nécroses racinaires. Quelle que soit l'espèce sévissant, des lésions brun clair apparaissent sur les jeunes racines, s'étendent progressivement à l'ensemble du système racinaire et entraînent une pourriture plus ou moins importante de ce dernier. La pourriture gagne parfois le collet qui prend une teinte brune à noire.(figure 1). Les plantes peuvent flétrir et se dessécher.

Parmi les Phytophthora spp. racinaires et/ou du collet, il convient de citer :
- P. nicotianae (figure 1), largement répandu dans le monde et plus connu en France sous l'appellation « P. parasitica ». Il s'attaque aussi bien aux plantules en pépinière qu'aux racines, au collet et aux fruits des plantes adultes. Sur racines, il entraîne des lésions humides et brunâtres ; le système racinaire finit par brunir entièrement et pourrir. Les racines sont parfois ceinturées localement par des altérations qui ne tardent pas à entraîner la mort de leur partie distale. Ce chromiste peut gagner le collet et y occasionner une lésion diffuse et brunâtre. En France, ces « symptômes telluriques » sont surtout constatés sur les plants en pépinières ou dans les semaines qui suivent la plantation en sol. Il affecte toutes les cultures, jardins d'amateurs, cultures intensives de plein champ ou sous abris, tomates destinées à l'industrie. Les porte-greffes résistant aux principaux bioagresseurs telluriques sont également affectés. On le retrouve dans les cultures hors sol, introduit par l'intermédiaire des plants ; son incidence y est limitée, en aucun cas comparable à celle de P. cryptogea ;
- P. cryptogea, qui sévit aussi dans les semaines qui suivent la plantation, occasionne une lésion brune au collet et le ceinture progressivement. Le système racinaire pourrit aussi. Par la suite, les feuilles finissent par jaunir, flétrir et se dessécher. Ce Phytophthora est décrit dans plusieurs pays sur les racines et dans les solutions nutritives de cultures hors sol. En France, nous l'avons observé ponctuellement dans de rares cultures hors sol, entraînant des pertes racinaires conséquentes et des mortalités de plantes adultes ;
- P. arecae a été signalé aux Pays-Bas dans les années 1960 sur des tomates cultivées dans des sols mal drainés et parfois trop fertilisés. Les symptômes occasionnés par ce champignon survenaient dans les semaines suivant la plantation et étaient essentiellement localisés sur les racines des plantes. Ces dernières présentaient une pourriture plus ou moins étendue conduisant au flétrissement rapide des plantes ;
- P. capsici, très fréquent sur légumes, provoque des fontes de semis, des chancres humides, mous et de couleur brun noir au collet, et une pourriture des racines à l'origine de leur désagrégation. Les tissus vasculaires à proximité peuvent prendre une teinte brunâtre (observé en hors-sol en Afrique du Sud) ;
- P. citricola fut considéré comme responsable d'une pourriture du collet et de flétrissements sur plantules en Italie en 1960 ;
- P. mexicana provoque des fontes de semis et une augmentation de la mortalité de plantules. Il occasionne surtout des lésions sur les fruits ;
- P. erythroseptica a été impliqué dans des pourritures racinaires et au collet survenant sur des tomates produites en Australie. Les plantes présentaient par ailleurs une croissance réduite et des flétrissements. Il est aussi signalé dans des cultures hors sol en Bulgarie.

Notons que P. cactorum (Lebert & Cohn) J. Schröt. et P. drechsleri Tucker ont été très ponctuellement rapportés sur tomate.

Pour des informations complémentaires sur ces Oomycètes, vous pouvez consulter la fiche Oomycètes divers.
 
Dernière modification : 05/07/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2