Bactrocera tryoni (Froggatt, 1897)
Mouche des fruits du Queensland
Généralités
- Insecte de la famille des Tephritidae originaire du Queensland sur la côte Est de l’Australie. Arrivée en Nouvelle Calédonie à la fin des années soixante.
- En Nouvelle Calédonie, il est capable de réaliser son cycle de développement sur plus de 50 espèces végétales cultivées ou sauvages.
- Particulièrement dommageable en arboriculture fruitière, cette mouche parasite notamment les Solanacées , ainsi que les fraises sur lesquelles les dégâts peuvent être conséquents.
- C’est une des espèces de mouches des fruits dont l’impact économique est le plus important dans le monde.
- Observée en plein champ comme sous abris.
- Famille(s) botanique(s) sensible(s)
Solanacées* |
* cultivées : tomate, poivron notamment, aubergine et piment.
- Zones de production affectées :
Nouvelle-Calédonie |
- Organes attaqués
Fruits |
Symptômes, dégâts
- Symptômes :
- Lésions plus ou moins ponctiformes les fruits correspondant aux piqûres des mouches ; les piqûres récentes sont souvent assez discrètes.
- Extension de la zone de piqûre qui s'assombrit et évolue souvent en pourriture gagnant progressivement l'ensemble des fruits, ceci au fur et à mesure de l'activité des asticots. Notons la présence possible d’asticots de drosphyles (Drosophila spp.) en qualité d’envahisseurs opportunistes.
- Signes : Présence de mouches et de larves sur et dans les organes affectés, et dans la culture (figures ).
- Confusions possibles : Cette mouche des fruits pourrait être confondue avec Bactrocera dorsalis qui est pour le moment absente de Nouvelle-Calédonie.
Biologie
- Cycle biologique :Lafemellepondsesœufs sous la peau du fruit hôte à quelques millimètres de profondeur grâceàsonovipositeur pointu.
- Les œufs éclosent en 1 à 3 jours.
- Les larves s’alimentent dans les fruits piqués durant une vingtaine de jours, le temps d’accomplir 3 stades larvaires successifs.
- A la fin du troisième stade larvaire, la larve s’extrait du fruit pour tomber à terre et effectuer sa pupaison sous la terre au pied de la plante hôte.
- Les adultes émergent enfin après 1 à 2 semaines, ils mesurent 6 à 7 millimètres. De couleur brun clair, ils sont identifiables grâce au trait jaune longitudinal présent de chaque côté de l’abdomen, et de leur scutellum (partie postérieure du thorax) entièrement jaune vif. Les bandes présentes le long des marges internes et externes des ailes complètent leur identification.
- Le cycle d’œuf à œuf de cette espèce est d’environ 40 jours. La durée du cycle diminue avec l’augmentation des températures. B. tryoni est présente tout au long de l’année, avec un pic d’activité de février à mai et des populations beaucoup moins importantes entre juin et octobre. Les niveaux de population dépendent à la fois des variations de température et de la disponibilité en nourriture dans l’environnement immédiat de la parcelle.
Protection
- La stratégie de lutte contre cette mouche desfruitss’articule autour de troisaxesd’intervention complémentaires :
- Le piégeage de masse (MAT : Male Attractant Technique) : ce piégeage se fait en utilisant du cuelure (phéromone sexuelle attirant les mâles) et en disposant des pièges à raison de 25 pièges par hectare (1 tous les 20 mètres). Il doit être réalisé de manière continue tout au long de l’année.
- Le ramassage et la mise en augmentorium (1) des fruits piqués et des fruits à terre afin de limiter l’accès à la nourriture aux insectes adultes, mais aussi de favoriser le maintien des parasitoides de la mouche des fruits naturellement présents.
- Le traitement par tâches déclenché lorsque l'incidence sur la récolte devient trop important. Cela consiste à pulvériser un attractif alimentaire associé à un insecticide sur 1 m² de surface tous les 20 m. Le traitement peut être effectué sur des toile des portions de toile de jute ou sur des parties enherbées au sein de la parcelle.
- Un comptage tous les 15 jours sur quelques pièges témoins permet de suivre dans le temps l'évolution des niveaux de population et de mieux gérer le déclenchement des traitements par tâches.
(1) Structure ressemblant à une tente fermée dans laquelle on dépose régulièrement les fruits infestés ramassés au champ. L'augmentorium empêche ainsi la ré-infestation de l'agroécosystème par une nouvelle génération d'adultes de mouches qui émergent dans l'augmentorium, alors qu'un filet à la maille adaptée, placé sur le toit de l'augmentorium, permet de relâcher dans la nature les parasitoïdes des mouches.