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Mouche des fruits des solanacées

Neoceratitis cyanescens (Bezzi)

 

 Généralités

  

  • Insecte très dommageable sur fruits appartenant à la famille des Tephritidae, à la sous-famille des Dacinae et la tribu des Ceratitidini.
  • Décrit à Madagascar d'où il est probablement indigène puis introduit dans certaines îles des Mascareignes et des Comores.
  • Plutôt spécialisé aux espèces végétales de la famille des Solanacées, cultivées (tomate, aubergine, piment, poivron, tomate arbuste - Cyphomandra betacea -, Solanum aethiopicum) ou sauvages à subspontanées (bringellier marron - Solanum auriculatum -, anguive - Solanum anguivi -, brède morelle -Solanum nigrum -).
  • Observé en plein champ comme sous abris.

 

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 
Solanacées

 

  • Zones de production affectées :
Mayotte Réunion

 

  • Organes attaqués
Fruits

      


 Symptômes, dégâts 

 

  • Symptômes :
    • Présence de lésions plus ou moins ponctiformes et décolorées correspondant aux piqûres des adultes sur les fruits affectés ; ils sont généralement bien visibles (figures 1 à 3).
    • Pourriture gagnant progressivement l'ensemble des fruits au fur et à mesure de l'activité des asticots (figures 4 et 5). Notons que cette pourriture est occasionnée par divers microorganismes pathogènes ou opportunistes qui envahissent et décomposent les tissus.
    • Sur jeune fruits de tomate, les premières attaques apparaissent très tôt, une dizaine de jours après floraison, lorsque leur diamètre atteint 2 cm. Le taux d'attaques augmente ensuite rapidement et atteint son maximum environ 3 semaines après floraison. Par la suite, les fruits plus âgés peuvent encore être piqués, quoique plus faiblement.

 

  • Signes : Présence de mouches et de larves sur et dans les organes affectés, et dans la culture (figures 7 à 9).

 

  • Confusions possibles :    

 


 Biologie

 

  • Cycle biologique : composé de 5 stades (oeuf, 3 stades larvaires,pupe et adulte)s'étalant sur 26 à 35 jours en fonction des conditions climatiques. Ponte des femelles débutant 4 à 6joursaprèsl'accouplement à l'aidedeleuroviscapte pointu ;leursoeufsétantdéposéssousl'épiderme du fruit-hôte, à quelques millimètres de profondeur.
    • Oeufs (figure 6) éclosant après 3 à 4 jours d'incubation et générant des larves qui s'enfoncent alors dans la pulpe du fruit.
    • Cycle larvaire comprenant trois stades et durant de 7 à 11 jours (figures 7 et 8).
    • Les asticots en fin d'évolution quittent le fruit d'une brusque détente pour s'enfoncer à faible profondeur dans le sol, où s'effectue la nymphose.  Le stade pupe dure de 2 à 15 jours.
    • Adultes (figures 9 et 10) facilement reconnaissables grâce aux caractéristiques bandes brunes présentes sur leurs ailes, et par leur scutellum (partie postérieure du thorax) entièrement noir dans sa moitié apicale. Les accouplements commençent très tôt après l'émergence des adultes. 

  


Protection

  

  • Désherber la culture et ses abords.
  • Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris.
  • Prélever et détruire régulièrement les fruits piqués ou les enterrer afin de limiter la multiplication des populations. L'utilisation d'un augmentorium avec filet est recommandé pour confiner les mouches (mailles suffisamment petites) tout en laissant sortir les insectes parasitoïdes de la mouche (mailles suffisamment larges).
  • Eliminer les diverses plantes-hôtes réservoirs qui peuvent se trouver à proximité des parcelles de production.
  • Raisonner la protection chimique (site e-phy). Raisonner la lutte en réalisant un contrôle visuel dès le début de la période de sensibilité des fruits, afin de déclencher les traitements à l'apparition des premières attaques. Alterner les matières actives pour éviter l'apparition de résistances.
  • Certains auxiliaires naturels (figures 11 et 12) peuvent contribuer à limiter les populations de N. cyanescens sur les plantes réservoirs ou dans les parcelles non traitées. Une espèce de parasitoïde larvaire indigène, Psyttalia insignipennis (Granger) (= Austroopius)  a ainsi été observé à Mayotte, avec un taux de parasitisme réduit (8 %). 
  • Il n'existe pas à l'heure actuelle de phéromone attractive connue pour piéger les mâles de N. cyanescens.

 

Avec la contribution de Clara David-Mougel (stagiaire ingénieur, LPA Mayotte)

Dernière modification : 02/11/2021
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • T Chesneau (LPA Mayotte)
Ncyanescens-Tomate-6
Figure 1
Mouche-fruits-tomate5
Figure 2
Mouche-fruits-tomate3
Figure 3
Mouche-fruits-tomate4
Figure 4
Mouche-fruits-tomate6
Figure 5
Ncyanescens-Tomate-1
Figure 6
Ncyanescens-Tomate-3
Figure 7
Mouche-fruits-tomate1
Figure 8
Mouche-fruits-tomate2
Figure 9
Ncyanescens-Tomate-2
Figure 10
Ncyanescens-Tomate-4
Figure 11
Ncyanescens-Tomate-5
Figure 12