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 Noctuelles  

 Généralités

 

  • Insectes plutôt polyphages largement répartis dans le monde, plutôt dommageables en zones tropicales. Ils appartiennent à l'ordre des Lépidoptères, à diverses familles, en particulier aux Noctuidés.
  • Nombreuses espèces parasitant les cultures légumières des zones tropicales :
    • Agrotis segetum (noctuelle des moissons,
    • Agrotis ipsilon (noctuelle ypsilon)
    • Autographa gamma (noctuelle gamma),
    • Chrysodeixis chalcites
    • Chrysodeixis includens
    • Euxoa nigricans (noctuelle noirâtre),
    • Gortyna xanthenes (noctuelle de l'artichaut),
    • Helicoverpa armigera (noctuelle de la tomate)
    • Lacanobia oleracea
    • Mamestra brassicae (Noctuelle du chou), 
    • Mamestra oleracea (Noctuelle potagère),
    • Mythimna unipunctata (Noctuelle ponctuée),
    • Spodoptera eridania
    • Spodoptera exigua
    • Spodoptera frugiperda
    • Spodoptera littoralis (noctuelle méditerranéenne)
  • Papillons nocturnes dont la coloration et les dessins de leurs ailes antérieures leur permettent de se confondre avec le substrat. 
  • Chenilles quasiment toutes phytophages ; certaines sont terricoles ("vers gris"). Elles sont plus ou moins polyphages et dommageables pour les organes aériens et telluriques des légumes.
  • La diminution des pratiques de désinfection du sol semble contribuer à la recrudescence de ces ravageurs.
  • Insectes observés en plein champ et dans les cultures sous abris.

* Des espèces des genres Spodoptera, Argyrogramma et Chrysodeixis sont observées sur choux en Guyane.

 

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 
Nombreuses familles botaniques

 

  • Zones de production affectées :
Mayotte Réunion Guyane
Guadeloupe Martinique  Nouvelle-Calédonie 
Polynésie-Française     

 

  • Organes attaqués
Feuilles Fleurs Fruits
Tiges Collets   

    


Symptômes, dégâts 

 

  • Symptômes :
    • Consommation des apex et des feuilles et folioles par les larves, notamment les plus âgées. Elles forment de larges trous situées sur le limbe ou à sa périphérie, ne laissant parfois derrière elles que les nervures principales et réduisant ainsi fortement la photosynthèse.
    • Perforation des tiges et des fruits qu'elles envahissent par la suite. En plus des perforations, des galeries et de cavités sont observées. De nombreuses déjections sont visibles à l'intérieur et aussi à l'extérieur. Les fruits parasités par exemple de tomate cessent de grossir, mûrissent prématurément et tombent. Soulignons que ces perforations facilitent la pénétration de nombreux agents de pourritures, comme Choanephora cucurbitacearum, etc.
    • Les fleurs sont aussi attaquées et les enveloppes des graines sont perforées.
  • Signes : Présence de larves, parfois de papillons sur les plantes et dans la culture (figures ).
  • Confusions possibles

 


Biologie

 

  • Cycle de développement : comprend 4 phases de développement : œuf, larve ou chenille, nymphe ou chrysalide, et papillon (figures ). La plupart de ces insectes hibernent par l'intermédiaire des chrysalides, voire des larves, bien que les autres stades de développement puissent contribuer à la conservation hivernale de ces insectes. Ils peuvent être hébergés par de nombreux hôtes cultivés ou non.
    • Les œufs transparents, blancs, marron noir, mauves, etc., de diamètre inférieur au millimètre, sont déposés isolément ou par groupes à la surfaces des feuilles ou de divers supports.
    • Par la suite, ils éclosent et donnent naissance à des chenilles (figure ) mesurant de 25 à 50 mm en fonction de l'espèce, pourvues de puissantes mandibules qui leur permettent de consommer en permanence les végétaux, notamment les feuilles. Les chenilles, de couleur variable (vertes, devenant parfois marron à rougeâtres en vieillissant), effectuent plusieurs mues, avant la nymphose ou la chrysalidation.
    • Les chrysalides, qui mesurent de 2 à 2,8 cm et sur lesquelles on distingue nettement les fourreaux des pattes et des ailes ainsi que la segmentation abdominale, sont de couleur rouge brun.
    • Les adultes sont des papillons pourvus de 2 paires d'ailes et dont l'envergure varie de 25 à 45 mm pour les espèces qui nous intéressent. Les ailes antérieures et postérieures présentent une coloration variable en fonction des espèces (brun rougeâtre, marron, grise, etc.), ainsi que des motifs plus ou moins caractéristiques.
  • La durée de leur cycle varie en fonction de la température, d'une dizaine de jours à plusieurs semaines.
  • Dispersion : Les chenilles sont mobiles et se déplacent aisément d'une feuille à l'autre comme les adultes qui le font plus aisément.

 


Protection

 

  • Désherber la culture et ses abords.
  • Produire les plants dans une pépinière insect-proof.
  • Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans la culture ou l'abri.
  • Installer des toiles insect-proof en pépinière et aux ouvertures des abris quand les conditions climatiques le permettent.
  • Installer des pièges à phéromones à l'extérieur de l'abri. (1)
  • Favoriser les ennemis naturels en culture de plein champ ou sous les abris ouverts (2).
  • Utiliser des biopesticides (3).
  • Raisonner la protection chimique (site e-phy).

 

(1) Le piégeage sélectif avec phéromones peut être utilisé pour limiter la pression parasitaire de cet insecte. Le suivi des pièges permettra de suivre l'évolution de la population de noctuelles adultes et donc de positionner plus finement les traitements à base de Bt.

(2) Certains auxiliaires parasitoïdes (Hyménoptères et mouche Tachinaires) permettent de contrôler naturellement les larves de Sodoptera eridania.

(3) L'utilisation d’un produit à base de bactérie insecticide Bacillus thuringiensis (Bt) permet de tuer les jeunes larves de noctuelles qui ingèrent le produit en consommant les feuilles de choux. Comme le soleil inactive les formulations à base de Bt et que les jeunes chenilles sont surtout actives la nuit, on privilégiera les applications en fin de journée afin d'assurer une bonne efficacité du traitement. L'irrigation par aspersion de la parcelle ne devra pas être enclenchée après le traitement, qui risquerait sinon d'être totalement lessivé.

Dernière modification : 11/01/2021
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • A Berton (CA Guyane)
  • P Ryckewaert (CIRAD)
Noctuelles-Aubergine2
Figure 1
Noctuelles-Aubergine3
Figure 2
Noctuelles-Aubergine1
Figure 3
Noctuelles-Aubergine4
Figure 4
Noctuelles-Tomate2
Figure 5
Noctuelles-Tomate1
Figure 6
Noctuelles-Tomate4
Figure 7
Noctuelles-Tomate3
Figure 8
Noctuelles-Tomate5
Figure 9
Noctuelles-Poivron1
Figure 10
Noctuelles-Poivron2
Figure 11
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Figure 12
Noctuelles-Melon
Figure 13
Noctuelles-Salade3
Figure 14
Noctuelles-Salade2
Figure 15
cycle-dvpt-chrysodeixis-chalites
Figure 16
Noctuelles-Oeufs-Ernout
Figure 17
Noctuelles-Larve
Figure 18
Noctuelles-Salade1
Figure 19
Noctuelles-Chrysalide1
Figure 20
Noctuelles-Chrysalide2
Figure 21
spodoptera_eggs
Figure 22