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Le complexe d’espèces de Ralstonia solanacearum (ceRs) :

R. solanaceraum et R. syzygii subsp. celebesensis

Respectivement responsables de la Maladie de Moko et de la Maladie du sang du bananier
(Banana blood disease ou BBD)

  

Cultures sensibles : toutes les espèces végétales appartenant au genre Musa (dont les variétés de bananiers appartenant au groupe Cavendish et plantain), ainsi que les Heliconias et Strelizia d’ornement ou de l’habitat naturel

Généralités

La maladie de Moko est largement répandue en Amérique centrale et latine, en Extrême-Orient, en Océanie ainsi que dans certains pays d’Afrique.

La maladie du sang du bananier est limitée à des pays d’Extrême Orient (Indonésie, Malaisie, Nouvelle-Guinée, Sumatra …).

Zones de production affectées:

La maladie de Moko a été signalée en Guadeloupe et en Guyane dans les années 1960-1970, sans extension depuis.

La maladie du sang du bananier est absente des DROM.

Guyane Guadeloupe

Organes affectés : 

Feuilles Fruits Tige

  

Symptômes 

A noter une diversité de symptômes selon les souches, les plantes hôtes et le mode de dissémination soit par le sol ou par les parties aériennes lors des opérations de coupe ou par des insectes pollinisateurs au niveau des fleurs mâles.

Symptômes ou dégâts :

  • Chlorose et flétrissement des premières feuilles émises, puis généralisation à l’ensemble des feuilles.
  • Dépérissement et mort du bananier.
  • Brunissement vasculaire de coloration brun rougeâtre des gaines foliaires correspondant aux feuilles symptomatiques ; également visible au niveau du rhizome et du rachis du régime ; symptômes à observer en pratiquant une section transversale des organes atteints laissant apparaître un abondant exsudat bactérien facilitant le diagnostic.
  • Si le plant contaminé porte un régime,  une section transversale des fruits colonisés par la bactérie montre un brunissement interne symétrique, l’accumulation d’éthylène peut provoquer un jaunissement prématuré des fruits, le système vasculaire du rachis des régimes présente un brunissement, dans le cas du BBD la teinte tirant sur le rouge vif est l’origine du nom de la maladie sang du bananier.
  • Lorsque la bactérie est transmise lors de la coupe du pseudotronc, les rejets contaminés noircissent et se rabougrissent rapidement avec un flétrissement de la feuille au stade cigare.
  • Dans certaines conditions, les contaminations se produisent au niveau de la fleur par des insectes hyménoptères ou diptères pollinisateurs : dans ce cas, les symptômes de noircissement des fleurs mâles et de jaunissement et brunissement interne des fruits apparaissent avant les symptômes foliaires.

Signes :

  • Flétrissement des feuilles les plus jeunes en opposition à la maladie de Panama qui débute par un jaunissement des feuilles âgées.
  • En général, la coupe transversale des fruits révèle un brunissement vasculaire.

Confusions possibles :  

Les autres maladies de dépérissement avec une atteinte du système vasculaire du bananier. En général la chronologie de l’apparition des symptômes foliaires permet de faire la distinction avec la maladie de Panama.

La « Mokillo » ou fausse maladie de Moko, causée par des bactéries du genre Dickeya et Pectobacterium provoquant un brunissement interne du fruit mais sans aucune évolution en dépérissement (le système vasculaire du pseudotronc restant parfaitement fonctionnel) dans le système.

 

Biologie

Cycle de développement :

En général, la maladie est transmise par voie tellurique : la bactérie se conserve dans le sol très longtemps, véhiculée par l’eau elle pénètre dans la plante par les racines.

Les contaminations aériennes au niveau de la fleur par les insectes pollinisateurs sont également possibles dans certaines conditions agro-environnementales.

Facteurs de propagation de la maladie :

  • Des plantes hôtes du genre Heliconia servant de réservoir à la bactérie.
  • L’eau d’irrigation en particulier au niveau de retenues collinaires recueillant l’eau de ruissellement.
  • Les nématodes par les blessures causées aux racines favorisent l’entrée de la bactérie dans la plante.
  • Par les outils de taille (machette) utilisés lors de certaines interventions (effeuillage, œilletonnage des rejets …).
  • Par des plants contaminés.

 

Protection

Méthodes préventives :

  • Planter des plants issus de pépinières certifiées indemnes de maladie.
  • Il n’existe pas de cultivars de bananiers de type Cavendish résistants.
  • Afin de limiter les contaminations par insecte, couper la fleur mâle et ensacher les régimes sous film de polyéthylène.

Méthodes curatives :

  • Arracher et détruire les plants malades et les bananiers voisins.
  • Commencer les opérations d’entretien par les zones saines, limiter la circulation des engins et des personnes entre des parcelles infectées et des parcelles saines, pratiquer la désinfection des roues de véhicules et des chaussures.
  • Une foisla bactérie présente dans un sol, son éradication est quasiment impossible, seules des mesures prophylactiques sont efficaces.
Dernière modification : 04/08/2022
  • Auteur :
  • B HOSTACHY (Anses Laboratoire de la santé des végétaux)
moko banane
Figure 1
moko banana
Figure 2
moko banane
Figure 3
pseudo tronc moko
Figure 4
moko fleur
Figure 5
feuilles moko
Figure 6