Myrothecium roridum Tode (1790)
- classification : Fungi, Ascomycota, Sordariomycetes, Hypocreomycetidae, Hypocreales, Incertae sedis
- téléomorphe : Hypocreales
- synonymes : Dacrydium roridum (Tode) Link, (1809) ; Myrothecium advena Sacc., (1908)
- dénomination anglaise : myriothecium rot, myriothecium rind rot, myrothecium leaf spot, crater rot
M. roridum est considéré comme un champignon tellurique parasite facultatif, largement réparti dans le monde en régions tempérées et tropicales, et pouvant s'attaquer à de nombreux hôtes, plus de 263 ont été recensés.
Il a été décrit à plusieurs reprises sur Cucurbitacées : concombre, melon, pastèque, courge, concombre des Antilles (Cucumis anguria). Notons qu'une autre espèce, Myrothecium verrucaria, a été rapportée sur concombre, comme sur tomate.
Ce champignon est présent en France, mais ne semble pas affecter les Cucurbitacées à notre connaissance.
Principaux symptômes
M. roridum est capable de provoquer des symptômes sur feuilles, tiges et fruits.
Les feuilles des Cucurbitacées présentent des taches plutôt circulaires brun sombre (figures 1 à 6), révélant parfois des motifs concentriques (figure 3) et coalesçant.
Des lésions plus ou moins chancreuses peuvent se développer au collet et sur la tige.
Il provoque des altérations sur les fruits en pré et post-récolte. Sur melon, elles ont une forme plutôt circulaire, une couleur sombre et sont plus ou moins concaves, mesurant plusiueurs centimètres de diamètre. La chair sous-jacente pourrit progressivement. Les tissus superficiels peuvent rompre.
Sur les parties altérées, M. roridum fructifie sous la forme de discrètes masses (des sporodochies) grisâtres à noires (figure 7).
Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
M. roridum est capable de se maintenir dans le sol à l'état saprophytique sur la matière organique. C'est un champignon parasite facultatif de nombreuses plantes cultivées ou non qui peuvent assurer sa multiplication et contribuer à sa conservation. Il affecte notamment : trèfle rouge, caféier, coton, arachide, soja, colza, tournesol, riz, diverses plantes ornementales (sainpaulia, gardenia, dieffenbachia, ficus, delphinium, lantana, petunia, anthurium, gerbera...)... Sur légumes, il est signalé sur fruits de tomate, aubergine, laitue, haricot...
- Pénétration, invasion
Les premières étapes de son processus parasitaire sur Cucurbitacées ne sont pas décrites dans la littérature.
- Sporulation et dissémination
M. roridum fructifie sur les tissus lésés et produit de nombreuses spores regroupées en masse sous la forme de sporodochies grisâtres à noires (figures 7 et 8). Ses conidies (figures 9 et 10) sont probablement disséminées par les éclaboussures d'eau, le vent, voire certains insectes.
Ce champignon se conserve et se dissémine via les semences notamment sur pastèque, calebasse, luffa, potiron...
- Conditions favorables à son développement
Les conditions climatiques humides et chaudes favorisent son développement. La germination de ses conidies est optimale à 28 °C.
Méthodes de protection
Dans les pays où il sévit, il est conseiller d'utiliser des graines saines ou de les désinfecter. Il conviendra aussi d'éliminer les plantes et les fruits malades, ainsi que les débris végétaux.
Des traitements fongicides* sont préconisés au moment de la floraison.
Les fruits récoltés devront être réfrigérés rapidement.
Des différences de sensibilité ont été observées entre cultivars de melon, sans que des résistances de très haut niveau n'aient été trouvées.
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