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Lasiodiplodia theobromae (Pat.) Griffon & Maubl., (1909)

- classification : Fungi, Ascomycota, Dothideomycetes, Incertae sedis, Botryosphaeriales, Botryosphaeriaceae
- téléomorphe : "Botryosphaeria" rhodina Berk. & M.A. Curtis) Arx
- synonymes : nombreux
- dénomination anglaise : leaf spot disease, melon Lasiodiplodia decline, Lasiodiplodia rot, Lasiodiplodia fruit rot, Diplodia stem-end rot, tropical rot

L. theobromae est un champignon tellurique principalement responsable en conditions naturelles de pourritures et de dépérissements sur diverses plantes cultivées ou non, plus de 280 espèces aurait été rapportées comme sensibles. Il est largement répandu dans le monde puisqu'il a été détecté dans de nombreux pays sur plusieurs continents : Europe, Asie, Afrique, Amériques et Océanie. Il a ainsi été observé en France, en Espagne, en Inde, au Pakistan, au Brésil, aux États-Unis, à Cuba, au Chili ou encore en Australie. Il est particulièrement actif dans tous les pays des zones tropicales et subtropicales.
De nombreuses espèces de Cucurbitacées sont sensibles à L. theobromae bien que ce champignon ne représente pas actuellement une menace importante pour cette famille botanique. Il a été rapporté comme responsable de pourritures diverses sur fruits et sur graines avant ou après récolte sur pastèque, melons miel et cantaloup, calebasse (Lagenaria siceraria), citrouille, courge, margose (Momordica charantia), luffa (Luffa aegyptiaca).


Principaux symptômes

L. theobromae semble capable de s'attaquer à tous les organes aériens des Cucurbitacées, bien qu'il soit signalé essentiellement sur fruits et sur semences. Les symptômes sur les autres organes doivent être considérés comme très occasionnels.

Sur les graines, il est responsables de pourritures noires en particulier sur calebasse, affectant en profondeur les tissus des cotylédons et de lembryon. Par la suite, ce champignon peut ainsi occasionner des fontes de semis en pré et post-levée.

Des taches foliaires jaune-verdâtre à brun foncé ont été observées sur luffa, et sur calebasse.
Ce champignon provoquerait aussi des lésions brunes et gommeuses sur tiges assez similaires à celles occasionnées par Didymella bryoniae. Différents types de melon et la pastèque seraient notamment affectés. Des flétrissements et des dessèchements foliaires seraient associés à ces lésions sur tiges.

Des pourritures sur fleurs et sur fruits matures ou non ont été observées sur luffa, pastèques, différents types de melon, gourde, calebasse. Les lésions sur fruits débutent souvent au niveau de la cicatrice pédonculaire ; les tissus colonisés se ramollissent, pourrissent et brunissent plus ou moins.


Biologie, épidémiologie 

  • Conservation, sources d'inoculum

L. theobromae se conserve dans le sol sur les débris végétaux et sur les graines infectées. Il a notamment été retrouvé sur les semences de calebasses, citrouille, melon, coloquinte, courges Ces dernières peuvent constituer une source non négligeable d'inoculum primaire. A titre d'exemple, L. theobromae peut survivre pendant 12 mois sur des graines de calebasse fortement infectées. En fait, sa survie dépendrait du niveau d'infection des graines. Il se maintiendrait 7 mois sur semences de courges. Son mycélium et ses pycnides assureraient notamment sa conservation.

Soulignons qu'un nombre non négligeable d'hôtes alternatifs sont susceptibles de héberger et le conserver : poivron, aubergine, épinards, patate douce, gombo, igname, manioc, pommier, poirier, figuier, papayer, goyavier, manguier, blé, maïs, tournesol, arachide, palmier à huile, cotonnier.

  • Pénétration, invasion

Ce champignon semble pouvoir se comporter à l'égard des Cucurbitacées soit comme un véritable parasite pénétrant directement les tissus, soit comme un opportuniste s'installant sur des organes dans un mauvais état physiologique et/ou blessés, ou déjà infectés par d'autres bioagresseurs.
Une fois en place, il colonise assez rapidement les tissus qu'il fait pourrir.

  • Sporulation et dissémination

Il produit sur les tissus colonisé des pycnides noires, plutôt rondes et contenant une ou plusieurs cavités. Des conidies sont formées à l'intérieur ; elles sont hyalines dans un premier temps, unicellulaires, ovoïdes à ellipsoïdes, et ont une fine paroi. En vieillissant, elles prennent une teinte marron foncé, se cloisonnent et deviennent bicellulaires, et présentent des stries longitudinales.
Ces spores sont disséminées surtout durant la journée par les courants d'air, les pluies et les irrigations par aspersion.

  • Conditions favorables à son développement

L. theobromae semble préférer des températures plutôt élevées supérieures à 25°C. Son développement est fortement réduit à 10°C. Les périodes très pluvieuses sont particulièrement favorables à son parasitisme.


Méthodes de protection


Étant donné la faible incidence de ce champignon sur Cucurbitacées, aucune protection particulière ne s'impose. Dans les quelques zones subtropicales et tropicales où ce champignon pose des problèmes, il sera judicieux de mettre en oeuvre  les mesures suivantes :

  • utiliser des graines saines. Celles-ci ne seront en aucun cas, par souci d'économie, récupérées de fruits pourris ;
  • mettre en place des rotations ne faisant pas intervenir des hôtes sensibles ;
  • récolter les fruits avec le plus grand soin afin de limiter au maximum les risques de blessures mécaniques propices aux contaminations ;
  • éliminer rapidement les premières plantes malades ou les premiers fruits pourris. Pour cela, les organes malades seront placés dans un sac plastique afin d'éviter tout contact avec les plantes saines, et Ils seront rapidement détruits ;
  • en fin de culture, éliminer les débris végétaux ou enterrez les très profondément afin qu'ils se décomposent rapidement.

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Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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