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Mycocentrospora acerina  (R. Hartig) Deighton (1972)

Taches foliaires à Mycocentrospora

 

 

- classification : Fungi, Ascomycota, Dothideomycetes, Pleosporomycetidae, Pleosporales, Incertae sedis
- dénomination anglaise : Mycocentrospora leaf spot



- Répartition et dégâts

Ce champignon, qui est assez largement répandu de par le monde, a rarement été signalé sur laitue, essentiellement en Angleterre. En France, il a été sporadiquement rencontré sur cette plante courant février ou mars dans le midi, sur des laitues produites en plein champ.


- Symptômes

Petites taches translucides dans un premier temps, plutôt arrondies, s'étendant rapidement en prenant une teinte marron à brune. Les tissus nécrosés se dessèchent, deviennent papyracés et tombent. A terme, de nombreux trous parsèment le limbe (figure 1). Une pourriture noire et déliquescente peut s'initier et gagner progressivement la pomme.

Le pivot, via le point d'insertion d'une ou plusieurs feuilles pourries, peut être touché (figure 2). Dans ce cas, la plante flétrit soudainement comme lors d'attaques au collet de Botrytis cinerea ou de Sclerotinia spp.


- Éléments de biologie

Mycocentrospora acerina se conserve sur les débris végétaux grâce à son mycélium brun et dense, aux parois épaisses comme celles de chlamydospores (forme toruloïde) (figure 3). Sa grande polyphagie lui permet de s'attaquer à un grand nombre de plantes légumières (persil, panais, céleri, carotte...) et florales (primevère, cyclamen, pensée, pétunia...). Ces dernières, comme plusieurs plantes adventices sensibles (la capselle, l'ortie et la stellaire), assurent la multiplication de ce champignon et jouent le rôle de plantes réservoirs. Les contaminations ont lieu lors de périodes humides et froides, à la suite d'éclaboussures. Une fois dans les tissus, le champignon les colonise rapidement et des symptômes sont visibles après 5 à 6 jours. Il sporule sur les tissus altérés formant des conidies caractéristiques allongées et hyalines. Elles présentent de 5 à 11 cloisons ainsi qu'un appendice latéral mince et effilé (figure 4). Ces spores sont dispersées à la suite de pluies et assurent les contaminations secondaires. Chez certaines plantes, les semences permettent également la dissémination du champignon sur de longues distances.

Les périodes de temps humide et relativement froid (5 à 15°C) favorisent le développement et l'extension de ce champignon.


- Protection

Plusieurs mesures seront prises dans les rares exploitations touchées par ce champignon :
- réaliser des rotations culturales assez longues ne faisant pas intervenir de cultures sensibles ;
- désinfecter le sol avec un fumigant ; le dazomet donne de bons résultats ;
- utiliser des semences saines.

Heureusement que ce champignon est plutôt rare car aucun fongicide n'est homologué pour cet usage en France.

On éliminera les vieilles feuilles malades au moment de la récolte ; elles ne seront en aucun cas abandonnées sur le sol.

On évitera de mettre en place de nouvelles plantations à proximité de cultures touchées. Le sol de la pépinière ainsi que la structure des abris pourront être désinfectés. Aucune variété résistante n'est actuellement disponible.

NB : La législation sur les pesticides évoluant très rapidement, nous vous conseillons de consulter le site e-phy du ministère de l'agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 17/05/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4