Pseudaulacaspis pentagona
Cochenille blanche du mûrier ou cochenille blanche du pêcher
Généralités
La cochenille blanche du mûrier (Pseudaulacaspis pentagona) est un insecte de la famille des homoptères. Cette cochenille, originaire de l’Est de l’Asie est présente en France depuis le XIXe siècle. On la retrouve sur de nombreux arbres fruitiers et ornementaux, dans les forêts et les parcs boisés. Elle peut entrainer des dégâts considérables sur les vergers principalement sur pêches et kiwis.
Symptômes et dégâts
S’il y a une attaque massive de la cochenille, le tronc et les branches principales peuvent être couvertes de taches blanches formées par l’accumulation de boucliers (figure 1).
La cochenille du mûrier peut entrainer des déformations et décoloration sur le fruit, jusqu’ici uniquement constatées sur pêches. Les boucliers présents sur les kiwis (figure 2) les rendent impropres à la commercialisation, ils doivent donc être jetés bien que consommables.
Biologie
- Description de l’adulte :
Taille : 2mm environ.
Couleur : bouclier blanc-gris / corps jaune vif.
Il existe un dimorphisme sexuel :
- Les femelles sont de forme ovale et de couleur blanche à jaune-orangée.
- Les mâles sont de couleur orange à rouge et pourvus d’ailes transparentes (figure 3) ou non ailés. Ils peuvent aussi être blancs. Les mâles restent sur le tronc de mai à novembre et y forment des boucliers blancs. La ponte se fait sous les boucliers après l’envol des mâles.
- Description de la larve (figure 4):
Larve migrante (crawler) est de couleur saumon à rouge. Les larves mâles restent près du bouclier de la mère. Les femelles, elles, sont plus mobiles et vont coloniser d’autres zones, notamment les jeunes pousses de la plante. Les mâles prennent ensuite leur envol.
- Cycle de vie :
La cochenille fait 2 à 3 générations par an (2 générations/an dans la vallée du Rhin, 3 générations/an dans le Sud-Ouest de la France).
Les premières larves éclosent en mai, on relève alors 3 stades larvaires.
Les larves mâles restent sur l’écorce de mai à novembre près du bouclier de la mère où ils forment des boucliers blancs. Après un développement larvaire de 1 à 2 mois, les mâles, ailés, vont s’envoler et se disperser aidés par le vent. Les femelles quant à elles, sont plus mobiles et vont coloniser d’autres zones, notamment les jeunes pousses de la plante. Après fécondation par les mâles, les femelles vont pondre sous leur bouclier et former des encroûtements pour l’hiver.
Gestion
Prophylaxie :
On ne note aucune mesure prophylactique particulière.
Gestion :
Des produits phytosanitaires à base d’huile essentielle d'orange et d’huile de paraffine sont autorisés pour lutter contre la cochenille.
Les traitements doivent se faire sur chaque génération :
1ère génération (avril-mai) : au pic de l’essaimage (15 jours après la sortie des 1ère larves) avec 2 traitements à 15 jours d’intervalle
2ème génération (début d’été) : dès l’apparition des 1ères larves avec 2 traitements à 10 jours d’intervalle.
3ème génération (fin août-septembre) : en fin d’essaimage (larves visibles à l’œil nu)
Encarsia berlesei (ou Prospatella berlesei) est le parasite naturel de la cochenille, mais il est très sensible aux produits phytosanitaires et son action n’est pas toujours suffisante même en zone septentrionale où sa présence est plus forte. Des lâchers d’auxiliaires (acariens trombidiides, coccinelles, chrysopes) peuvent être faits pour favoriser les populations d’insectes auxiliaires renforçant la lutte contre les cochenilles.
Pour détruire les boucliers présents sur les branches et les œufs qui sont en dessous, il faut brosser les arbres.
Les matières actives autorisées dans le cadre de la lutte contre Pseudaulacaspis pentagona sur kiwi sont disponibles sur le site E-phy.