Alternaria brassicicola (Schwein.) Wiltshire
Alternariose du chou (black spot, grey leaf spot, pod spot, etc.)
Généralités
- Maladie mondialement connue.
- Plusieurs espèces d'Alternaria affectent les brassicacées cultivées ou sauvages, et notamment les choux, navets, etc. : A. brassicicola (Schwein.) Wiltshire qui produit une multitude de spores pluricellulaires plus courtes et A. brassicae (Berk.) Sacc. caractérisé par des conidies isolées, peu nombreuses et assez longues. A. japonica Yoshii (= A. raphani Groves & Skolko) affecte plus particulièrement le radis.
- A. brassicicola semble l'espèce les plus fréquente en zones tropicales à équatoriales.
- Maladie plutôt observée en plein champ.
Famille(s) botanique(s) sensible(s)
Brassicacées |
Zones de production affectées :
Mayotte | Réunion | Guyane |
Guyane | Nouvelle-Calédonie |
Organes attaqués
Feuilles | Tige |
Symptômes et signes
- Symptômes :
- Petites taches sombres de 1 à 3 mm. Elles s'agrandissent assez rapidement et forment des lésions circulaires qui prennent rapidement une teinte brun jaunâtre à noire (figures 1 à 4) tandis qu'un halo jaune, assez marqué, les ceinture (figure 5). Elles sont parfois partiellement angulaires lorsqu'elles sont délimitées par les nervures.
- Les tissus végétaux altérés situés au centre des taches s'éclaircissent, présentent de temps à autres des "motifs" concentriques. Ils deviennent minces, parcheminés et ne tardent pas à tomber (figures 6 à 8).
- Feuilles plus ou moins criblées à terme.
- Des lésions se forment parfois sur les pétioles et les tiges.
Des symptômes comparables sont observés sur les autres Brassicacées, par exemple sur navet (figures 13 et 14).
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- Signes : présence d'un velouté sporifère brun à noir plus ou moins dense sur les lésions (figures 8 à 10) ; il contribue parfois à l'aspect concentrique de celles-ci. En présence d'A. brassicae, la forme des conidies est bien différente (figures 11 et 12).
- Confusions possibles : cercosporiose
Biologie
- Conservation : dispose de potentialités saprophytiques lui permettant de se conserver dans le sol sur un très grand nombre de débris végétaux, ceci grâce à son mycélium, ses spores, voire des microsclérotes. Se maintient également sur divers hôtes alternatifs et des mauvaises herbes, ainsi que sur les semences qui assurent par ailleurs sa dissémination.
- Sources d'inoculum : inoculum primaire issu des semences ou du sol et dispersé par des projections d'eau et des particules de sol.
- Infection : pénétration des feuilles basses plutôt par les stomates mais aussi directement à travers la cuticule. Envahissement progressif et destruction des tissus folaires, et apparition des lésions en quelques jours.
- Sporulation : des conidiophores portant des conidies se forment à la surface des tissus lésés à l'origine du velouté porifère (figures 8 à 10).
- Dissémination : les spores dispersées fréquemment par le vent sur de longues distances, ou d'une façon plus limitée par l'intermédiaire des éclaboussures d'eau liées à de fortes pluies ou à des irrigations par aspersion. Transmission par les semences possible, plus fréquente que pour A. brassicicae.
- Conditions favorables : la présence d'humidité, les périodes humides. A l'inverse, on observe un ralentissement des dégâts en saison sèche. La rosée, en mouillant les feuilles durant plusieurs nuits consécutives, influence favorablement la germination des conidies, la pénétration des filaments germinatifs, et ultérieurement la sporulation.
Protection
- Réaliser de longues rotations culturales, elles ne devront pas faire intervenir d'autres Crucifères également sensibles.
- Eviter la présence de Crucifères cultivées ou adventices dans l'environnement de la culture.
- Utiliser des semences saines ou les désinfecter soit à l'eau chaude soit avec un fongicide.
- Utiliser des plants sains.
- Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
- Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
- Effeuiller les parties basses des plantes afin d'éliminer les premières feuilles affectées et améliorer l'aération du couvert végétal.
- Bannir les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
- Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
- Eliminer assez rapidement les débris végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.
- Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy). Les applications seront effectuées tous les 7 à 10 jours, sur des plantes sèches, et devront être renouvelées à la suite de pluies importantes excédant 20 mm.