Les zones écologiques refuges

 

La lutte biologique par conservation repose sur un contrôle des ravageurs qui doit être assuré par des populations d'auxiliaires naturellement présentes dans la culture ou les écosystèmes voisins. Ce contrôle est basé sur la biodiversité naturelle qui s'établit sur le long terme dans la parcelle cultivée et son environnement. L'aménagement de corridors biologiques de végétation non cultivée appelés aussi zones écologiques refuges doit correspondre par leur type, leur taille, leur position aux types d'auxiliaires que l'on souhaite attirer sur la parcelle cultivée.

L'augmentation de la richesse végétale autour d'une parcelle en monoculture le plus souvent permet une augmentation de la richesse animale (mammifère, oiseaux, reptiles, amphibiens, arthropodes phytophages, entomophages et recycleurs). Les habitats sauvages abritent ainsi une diversité d'ennemis naturels des ravageurs comme les carabes, les staphylins, les araignées, les coccinelles, syrphes et chrysopes, les punaises et acariens prédateurs, les hyménoptères parasitoïdes ainsi que des oiseaux insectivores. Les plantes sauvages sont aussi l'abri de proies alternatives des prédateurs et parasitoîdes et permet d'augmenter la population des auxiliaires généralistes.

Ces zones sont de différents types, on aura ainsi :

- les bandes enherbées qui sont utilisées pour réduire le transfert des polluants (engrais ou produits phytosanitaires) vers les cours d'eau mais aussi pour favoriser la diversité de la faune en formant des corridors écologiques autour du parcellaire cultivé;

- les jachères fleuries ou grainières comme réservoirs de graines, pollen et nectar;

- les haies arbustives composée de végétaux ligneux variés sont considérées comme une zone de réservoir d'auxiliaires permettant d'augmenter la diversité des arthropodes prédateurs. Ce type d'aménagement est depuis quelques années d'usage courant en arboriculture fruitière;

- les bandes boisées ou bosquets, comme les haies arbustives, permettent d'augmenter la richesse faunistique. Comme il y a une relation entre celle-ci et la complexité structurale d'un ligneux (ramifications, présence de feuilles, fruits, bourgeons, écorce, etc.), il existe une relation entre la complexité structurale d'un peuplement végétal (types d'espèces de différentes hauteur, ligneuses ou herbacées, date de floraison variée, etc.) et la diversité de la faune y résidant.

Les effets sur la procuction agricole de la présence de ces zones à espèces ligneuses sont reconnus aussi pour leur effet sur le microclimat, le régime des vents ainsi que l'hydrologie.

 

Bibliographie

D. Thiéry, Biofutur n° 343 (2013)

JF Debras et H Mouret (2013) Biodiversité végétale et richesse en arthropodes. Interactions insectes-plantes, Eds Quae-IRD, pp 197-215

Les entomophages en grandes cultures : diversité, service rendu et potentialité des habitats (projet CASDAR)

Projet Arc en ciel : Intérêt agronomique de la trame verte en plaine céréalière (centre de ressources de la trame verte et bleue)

Dernière modification : 25/01/2022
haie_cereale
Figure 1
haies-proteagineux
Figure 2
bande-boisee-colza
Figure 3
jachere_fleurie
Figure 4
phacelie-mellifere
Figure 5